Le parc national du Corcovado
Nous voici à l’étape cruciale de notre roadtrip costaricien : le Corcovado ! Nous allons quitter voiture et technologie pour 2 jours. Equipés du strict minimum, on est prêts pour une immersion totale dans la jungle du Costa Rica. Le parc national du Corcovado est situé dans le sud du pays sur la péninsule de Osa. Le magazine « National Geographic » a déclaré que ce parc était l’endroit le plus intense au monde en ce qui concerne la richesse biologique. On espère bien en prendre plein la vue.
Arrivée dans la péninsule d’Osa
Ca commence déjà sur la route reliant Ricon et Puerto Jimenez à hauteur de Palma. On s’arrête sur le bas côté pour observer deux Aras rouges en train de grignoter tranquillement des graines de café. Un magnifique Araçari (cousin du Toucan) leur tient compagnie sur une branche en arrière plan (photo si dessous). C’est magique !
Pendant ces 2 jours d’aventure, nous laissons nos affaires dans un hôtel de Puerto Jimenez, une petite ville côtière dans l’est de la péninsule. On a réservé les services d’un guide naturaliste pour cette expédition, Danilo. Nous le rencontrons la veille pour un petit briefing.
Préparation de notre « Jungle Tour »
Puis on prépare notre sac : un sac à dos chacun avec le strict minimum ; chapeau, lunettes de soleil, crème solaire, pantalon, short, t-shirt, chaussettes et sous vêtements de rechange, chaussures de rando étanches, sandales d’eau, anti-moustique, drap de camping, moustiquaire, une serviette, un savon, un tupperware… On termine par l’indispensable appareil photo et les bouteilles d’eau (3 pour 2) ! On va porter les sacs pendant 2 jours, il faut que ça soit le plus léger possible.
Nous tentons de trouver le sommeil mais sommes excités de ce qui nous attend. La forêt toute proche nous accompagne cette nuit là. On suppose que des singes ou des ratons laveurs sont venus gratter à notre fenêtre sentant la nourriture dans la chambre : c’est carrément flippant. On passe une nuit un peu courte, mais on comprend que l’on va voir beaucoup d’animaux pendant notre expédition dans le Corcovado.
Puis c’est le jour J ! On est fin prêts pour explorer le Corcovado !
Dans la matinée, on prend l’avion, un petit coucou, pour rejoindre la station de ranger de la Sirena située au centre du parc. Après avoir atterrit, il est prévu de randonner autour de ce point pendant environ 3 heures. Puis nous passerons la nuit à San Pedrillo au nord du parc. Le lendemain, nous rejoindrons la Sirena en bateau et marcherons de la Sirena à la Leona. C’est parti pour l’expédition de notre vie !
Survol du parc du Corcovado
Les 15 minutes à une centaine de mètres au dessus de la forêt nous permettent de bien observer l’étendue du parc. Le pilote nous indique la piste d’atterrissage, un petit espace entre les arbres avec une piste en terre. On sent que ça va être sympa l’arrivée. Lorsque l’appareil touche le sol, ça rebondit, un peu comme les amortisseurs d’une voiture, c’est amusant finalement.
Nous payons l’entrée du parc au poste des rangers. On rencontre par hasard un couple avec lequel on a partagé un petit déjeuner lorsque l’on était dans la région de l’Arenal, ils disent avoir dormi sur place, mais très difficilement, beaucoup de bruit. On espère que la nuit se passera bien pour nous. Le guide récupère le matériel de camping et on est parti pour une première balade dans la forêt.
Observation de la faune et de la flore autour de La Sirena
En repassant sur la piste d’atterrissage, on croise un beau serpent, ça y est c’est la jungle ! On s’enfonce dans la forêt petit à petit.
Au coeur de la forêt
Le guide aperçoit une famille de pécaris, un genre de petit sanglier. Il nous dit qu’on ne doit ni bouger ni faire de bruit. Ils pourraient nous charger, alors on se fait discret. Le groupe s’éloigne petit à petit.
Puis des bruits dans les arbres, le guide reconnait le cri d’un toucan. On l’aperçoit de loin, il reproduit son cri pour l’appeler. La balade continue avec la rencontre des singes écureuil. Ils sont tout mignons. On croisera ensuite des singes araignée. Le parc du Corcovado a la particularité d’abriter les 4 espèces de singes présentes au Costa Rica. Plus tard dans la journée, on entendra une tribu de singes hurleurs et on verra un groupe de capucins.
Parmi les autres animaux rencontrés, plusieurs reptiles : par exemple, un serpent super venimeux qui attendait patiemment sur une branche et que l’on n’a pas remarqué en passant devant. Le guide nous a indiqué qu’il ne dormait pas. Il reste immobile et se tient prêt à bondir dès que quelques chose s’approche, ça refroidit un peu. Danilo a sa machette à la taille, on sait que s’il faut, il s’en servira ! Ensuite, près d’une rivière, il nous fait voir un basilic, un lézard qui marche sur l’eau. Puis quelques iguanes et autres lézards. Dans les arbres, on voit un tamanoir. Appelé aussi fourmilier, il peut manger 30 000 fourmis par jour ! Puis on aperçoit un paresseux, blotti au coeur de son arbre.
Dans l’après midi, on croisera le fameux aras rouge et des dizaines d’oiseaux dont on ne retiendra pas les noms. Mais le guide les connait par coeur. On se souvient d’un oiseau qui tape contre un arbre, un pic ! En regardant les photos en France, j’ai pu déterminé qu’on a également vu une Pénélope panachée, un Onoré du Mexique, un trogon aurore, un grand hocco mâle et un grand hocco femelle… Vers la mangrove, on est parti à la recherche du tapir que l’on finit par découvrir mais endormi, c’est un animal nocturne.
Le bord de mer
Aux abords de l’embouchure de la rivière qui va à la mer, nous apercevons un crocodile. Il est en train de prendre le soleil sur le sable. Il y a aussi plusieurs types d’aigrettes et un groupe de pélicans. Tout au long de la balade, Danilo nous a aussi parlé des arbres et des différentes plantes. Il surveillait que l’on ne se pique pas au palmier pejibaye, un arbre dont les épines font environ 6 centimètres. On a aussi vu l’arbre pochote (Bombacopsis quinat), un arbre dont le tronc est plein de piquants comme des pics d’une rose. Puis des figuiers étrangleurs, des palétuviers, des fougères… Les chaussures de randonnées étanches nous ont bien été utiles, les ruisseaux et rivières sont très courants dans cette jungle.
Nuit à San Pedrillo
Après cette belle leçon de nature, on rejoint la Sirena pour prendre le bateau, direction San Pedrillo à 25 kilomètres. C’est l’entrée nord du parc du Corcovado. La station de ranger est au bord de la plage, elle est plus petite que celle de la Sirena. C’est là que l’on va dormir, ça donne l’impression d’être seul au monde !
On pose nos affaires et on repart pour faire une petite balade dans le coin. Danilo nous promet une baignade au pied d’une cascade. On croisera encore quelques reptiles et des oiseaux. Le chemin est bien plus boueux qu’à la Sirena. Nous arrivons enfin à la cascade. Le guide nous dit qu’on peut aller derrière, il y a une petite grotte à voir. On tente d’y aller mais c’est ultra glissant. Je tombe dans un trou plein d’eau et me tort la cheville, du coup je renonce… On opte pour la baignade en contrebas de la cascade. C’est super agréable et très rafraîchissant.
De retour à la station de ranger, il n’y a presque plus personne. On se trempe les pieds dans la mer qui est assez trouble. Le ranger nous interpelle et nous précise qu’on ne doit pas se baigner, la semaine précédente un crocodile rôdait entre la rivière et la mer. On s’installe donc sur le sable en profitant du coucher de soleil sur la plage, une véritable impression d’être seuls au monde. Des pélicans chassent le poisson juste devant nos yeux.
Une fois le soleil couché, on s’installe sur la terrasse de la station de ranger. Il est temps de faire à manger. Danilo sort le matériel de camping, on fait cuire des pâtes avec son petit réchaud. On mange tous les trois en discutant un peu de la vie costaricienne. Il nous demande comment se passent les fêtes de noël chez nous et si où l’on habite il y a de la neige. On réalise comme nos vies sont différentes, la sienne est tellement simple et centrée sur l’essentiel. Il commence à faire noir. On gonfle les matelas et installe la moustiquaire au dessus, on est dehors sur la terrasse couverte. La nuit ici est une superbe expérience. Le bruit de la mer nous berce mais on imagine bien des animaux roder aux alentours… Nous sommes réveillés le lendemain matin par le lever du soleil. Magique !
Randonnée de La Sirena à la Leona
Après un petit déjeuner rapide, on reprend le bateau pour la Sirena. Sur le chemin, des raies sautent en dehors de l’eau à coté du bateau comme des poissons volants, c’est assez étrange. Je ne savais même pas qu’elles pouvaient faire ça. On arrive à la Sirena, il fait déjà bien chaud. Au début, on observe encore quelques oiseaux, mais par la suite, on accélère le rythme de la randonnée. Nous sommes partis pour 6 à 8 heures de marche le long de la côte. On ne peut pas trop s’attarder car on va devoir passer à des endroits infranchissables à marée haute. Sur le sable, on reconnait les traces d’un félin, un puma nous dira Danilo, il ne croise des félins que 1 ou 2 fois par an, c’est bien dommage !
Le paysage est époustouflant, des plages à perte de vue. Le soleil monte de plus en plus, certaines portions de la randonnée se font dans le sable, la marche est plutôt difficile. L’appareil photo reste dans le sac à dos car c’est assez physique.
On aura deux passages difficiles sur des rochers en bord de mer. Le guide observe le cycle des vagues et nous indique qu’il va falloir courir pour traverser pour passer entre deux vagues. On court le plus vite que l’on peut pour rester au sec. L’épisode est assez stressant mais on rigole bien et on est fiers d’avoir réussi. On se fera une petite pause pour manger assis sous les arbres le long de la plage, encore un panorama de folie !
La marche continue entre la plage et sur la terre le long des cocotiers. On traverse plusieurs rivières où on enlève les chaussures de rando pour traverser. Heureusement, l’eau ne monte pas plus haut qu’aux genoux. On se ravitaille en eau à l’une d’elle. Danilo connait celles qui sont potables. Ca fait bizarre de boire de l’eau comme ça, elle est pas mauvaise et ça fait du bien un peu de fraicheur. Après 6 heures 30 de marche, on arrive enfin à la Leona, Danilo nous félicite pour avoir tenu le rythme, on est totalement amorphes !
On rentre à Puerto Jimenez en « collectivo« , l’équivalent d’un bus dans la campagne costaricienne (c’est en fait un camion dont l’arrière est aménagé pour s’assoir). Encore une aventure ! Ca secoue bien et ça détend nos muscles. Arrivés à l’hôtel, nous fêtons notre périple autour d’une margarita et allons rapidement nous coucher ; la journée a été intense !
Farniente nature à Puerto Jimenez
Pour notre dernière escale au Costa Rica, on a choisi un hôtel de carte postale. En bord de mer, de style exotique contemporain, avec une piscine magnifique en plein milieu de la forêt, on compte bien se reposer à l’Iguana Lodge.
Mais il y a quelque chose qu’on n’avait pas du tout anticipé et qui sera la cerise sur la gâteau : la proximité du parc du Corcovado fait que l’on peut observer des animaux dans le parc de l’hôtel et ses environs. On passera donc les deux derniers jours entre détente et observations des oiseaux, singes et autres animaux. Grâce à Danilo, on sait maintenant reconnaître le cri des Aras rouges, on ira les rencontrer de près à une cinquantaine de mètres de la chambre. Je croise aussi le chemin d’un iguane qui pose rien que pour moi sur son bout de bois. Assis au bord de la piscine, on observe le balai des singes écureuils ! Au même endroit le lendemain, un toucan se balade de branche en branche.
The last day…
Pour le dernier jour, je me lève avant l’aube pour être aux premières loges sur la plage pour voir le lever du soleil. Lorsqu’il passe l’horizon, les couleurs sont magnifiques. Les oiseaux sont aussi de la partie, ça grouille dans tous les sens, c’est super beau, encore l’impression d’être seul au monde devant ce spectacle de la nature.
C’est sur ce moment inoubliable que se termine notre « escapade nature » au Costa Rica. On rejoint San José dans la journée et on rend la voiture le lendemain matin avant de reprendre l’avion pour la France. Le retour se passe bien, on a même droit à un surclassement en première classe entre Atlanta et Paris ! On rentre avec des souvenirs plein la tête et un amour de la Nature encore plus fort.
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